Frank Tenaille

Franck Tenaille, musicologue et journaliste réputé, spécialiste des musiques du monde, montrera dans sa conférence combien les musiques du monde si variées proposent un fascinant voyage. Son propos sera jalonné d’extraits musicaux.

VOIX, SACRE(S) ET MUSIQUES DU MONDE

De toutes les expressions culturelles la musique est la plus révélatrice d’une civilisation. Au point que les structures musicales d’un peuple permettent d’en déduire ses structures sociales.

La première expression musicale étant le chant, c’est souvent à travers lui que l’on peut saisir la pensée mythologique qui sous tend les sociétés. Chants orthodoxes, gospels, requiems, noubas arabo-andalouses, maqâms, cérémonies vaudou, rituels chamaniques, chants totémiques, polyphonies méditerranéennes, quawwali soufi, psalmodies coraniques, chants bouddhiques, épopées mandingues, etc. : qu’est-ce qui se joue entre la voix, le rythme, le souffle et le sacré dans ses multiples acceptions ?

Frank Tenaille, journaliste spécialiste des musiques du monde, jalonnant son propos d’extraits musicaux, montrera combien par leur diversité les musiques du monde proposent sur le terrain des héritages spirituels un fascinant voyage.

Jean-Christophe Tonicello

« Mon François d’Assise… »

La genèse du projet musical « Mon François d’Assise rêvé » remonte à 2003, lors de mon voyage à Assise où la beauté et la puissance évocatrice d’un chant entendu dans la chapelle de San Damiano fut pour moi la « piqure de rappel » de mon expérience spirituelle vécue l’année d’avant en l’abbaye de Sylvanès en Aveyron.

Eprouvant de grandes difficultés à traduire par l’écriture les sentiments éprouvés lors de ces deux expériences, il m’apparut peu à peu que l’unique manière de s’en approcher et de tenter d’en restituer la transcendance ne pouvait être que la musique, puisque dans les deux cas, elle était à l’origine d’émotions qui avaient scindées ma vie en un « avant » et un « après » ces instants de grâce.

Au fil des années qui suivirent, les morceaux prirent corps peu à peu sur ma guitare, chacun relié par un chemin secret à un épisode connu ou inventé de la vie de François d’Assise.

Quelques pièces musicales existaient déjà lorsque je fus affecté au lycée professionnel de Langon. Ne pouvant rentrer chez moi chaque soir, je cherchai un hébergement que je trouvai rapidement chez les sœurs de l’abbaye du Rivet à Auros. J’y passai trois nuits par semaine et j’assistai aux offices, en particulier celui du soir, comprenant des chants d’une beauté singulière, particulièrement  émouvante.

 J’amenai ma guitare et, n’étant pas autorisé à jouer dans la chapelle, la sœur hospitalière m’attribua un oratoire où je pouvais composer et effectuer des enregistrements tout à loisir. Le reste des morceaux y vit le jour durant l’année scolaire que je passai dans cette ville.

Le troisième évènement décisif fut la création du festival de Musique Sacrée de Saint Antoine de Ficalba où, tout en effectuant des enregistrements de groupe vocaux,  j’eus l’opportunité pour effectuer les réglages, de jouer mes propres morceaux au sein de l’église, ce qui leur donna la coloration et la dimension que j’attendais.

En compagnie de Dominique Tabeur, conteuse.

Extrait audio

 

Tarif : Entrée 9 euros / Tarif réduit 6 euros / Gratuit pour les enfants de – de 12 ans.

Light of Babylon

Michal Elia Kamal a la voix exceptionnelle, Julien Demarque guitariste et Metehan Cifçi joueur de sansala et de santour, composent ce trio venu d’Istanbul.

Leur répertoire se compose de musiques turque, sépharade, des balkans et de la tradition gitane. Le trio formé en 2010 à Istanbul s’enrichit du brassage de leur cultures différentes et de leur souci de pureté musicale.

Michal Elia Kamal, chanteuse d’origine iranienne écrit les paroles, les arrangements et les interprète de sa voix puissante et aérienne avec passion. Elle s’accompagne souvent de percussions.

Julien Demarque, guitariste est français. Metehan Cifçi, d’origine turque, joue du santour et du sansala.

Les musiques, fruit d’un travail collectif, mélangent les saveurs de l’Orient, du Sud de l’Europe et la musique sépharade.

Ils se sont produit en Italie, Grèce, Inde, Finlande, Allemagne, Chypre et donneront leur deuxième concert en France.

Un documentaire à propos de la scène musicale turque leur a été consacré sur Arte.

Tarif : Entrée 17 euros / tarif réduit 15 euros / gratuit pour les enfants de – de 12 ans.

Tony Gatlif / Latcho Drom

Né d’un père kabyle et d’une mère gitane, Tony Gatlif a connu une enfance un peu chaotique mais sa rencontre avec l’acteur Michel Simon sera déterminante.

Après une courte expérience au théâtre il se consacre alors au cinéma et à la musique et abordera un thème récurent: les Roms du monde entier.

Imprégné par cette communauté en mouvement et leur univers sonore et musical il réalisera de nombreux films tels que Vengo, les Princes, Gadjo dilo, Swing… et Latcho Drom.

Latcho Drom évoque la longue route des Roms, du Rajasthan à l’Andalousie à travers leur musique, leur chant, leur danse.
Latcho Drom signifie « Bonne route ».

En collaboration avec Utopie Sainte-Livrade-sur-Lot.

Oper’Azul


« Rosas das Rosas »

Inspirée entre-autre par les musiques anciennes européennes et celles de la tradition juive, la Cie Oper’Azul a créé nouvellement le spectacle « Rosas das Rosas ».

Une belle rencontre, un échange éblouissant entre les traditions musicales sépharades et klezmer et les musiques anciennes européennes d’Occitanie, de la péninsule ibérique ou encore d’Italie.

Camille Artichaut-Humeau, clarinettiste réputé, est invité à explorer ce répertoire passionnant.

Un voyage musical sensible, une conversation inspirée.

Ce quatuor est composé par:

  • Pierre-Yves Binard, baryton et percussions.
  • Catalina Skinner, mezzo-soprano et percussions.
  • Pierre-Emmanuel Roubet, ténor et accordéon.
  • Camille Artichaut-Humeau, clarinette et duduk.

 

Crédit photo, Claire Hugonnet.

Tarif : Entrée 15 euros / tarif réduit 12 euros / gratuit pour les enfants de – de 12 ans.

Nadine Marcon

Éléments

Le travail de Nadine Marcon s’inscrit dans le courant de l’art textile. Entre  tapisserie contemporaine et  sculpture, elle mêle diverses techniques : tricot, crochet, tissage, travail en matière…

L’installation in situ, visible sous les Cornières, propose quatre variations sur le thème des éléments – Eau, Terre, Feu, Air. Quatre réalisations monumentales accompagnées de productions plus intimistes dans la salle de poterie.

Installation d’art textile

Chaque point tricoté, crocheté, cousu est la marque d’un instant. Chaque point est la matérialisation du temps qui passe et de la pensée qui s’écoule dans les mains et les matières. Chaque jour nous rapproche de la fin du système solaire et sûrement, bien avant, de la fin de notre civilisation.

Notre vie dépend de la nature, des quatre éléments principaux : la terre, le feu, l’eau et l’air. Nous les avons tous exploités, abimés. Le feu est peut-être le seul à garder son droit. Tout ce qui détruit rénove ; tout ce qui meurt revit, rien n’est éternel.

Quatre éléments symbolisés entourent quatre gros piliers des Cornières.

La Terre : Terre-Mère, terre féconde, terre planète, terre végétale qui nous porte et nous nourrit.

Le Feu : il ne fait pas seulement table rase de la vie. Il fertilise, il chauffe, éclaire, cuit, stérilise et apporte une nouvelle fécondité à la terre. Le soleil suffit à l’attiser, l’eau l’éteint.

L’Eau porteuse de vie, de cellules, nourrit la terre. Elle nous hydrate et entretient notre organisme. Le monde aquatique composé de végétaux, de minéraux, d’animaux est toujours un grand méconnu.

L’Air a besoin d’eau pour « respirer ». La chaleur évapore l’eau et nous la redistribue sous forme de pluie. Eau douce, eau salée, eau filtrée qui nous revient et s’évapore de nouveau. La même eau circule entre ciel et terre depuis le début des temps. Nous buvons la même eau que les premiers humains.

Ces quatre éléments du cercle de la vie et de la planète terre interagissent les uns avec les autres pour permettre une vie cellulaire, du microcosme au macrocosme.

De la naissance à la mort, la vie est une sphère. Tout est éphémère. « Tu es poussière et tu redeviendras poussière » dit le texte de l’ Écclésiaste. Durant toute notre existence, le cycle de la fécondité nous rappelle cela,. Nous venons au monde pour mourir. Nous observons, nous créons, nous réfléchissons pourtant « Vanité des vanités, tout est vanité ».

Que faisons-nous de notre vie ? Portons-nous assez d’attention à cette précieuse nature qui nous entoure ? Notre passage sur terre est très court. Chacun essaie de laisser sa trace, sa marque. C’est ainsi que nous déchiffrons l’histoire des civilisations.

Nous vivons aujourd’hui dans un monde désabusé, managé par quelques individus qui ne font aucun cas des populations ni de leur milieu de vie.

Que faisons-nous de ce temps qui passe ? Un masque nous aide-t-il à nous dissimuler ou à nous montrer ? À chacun son œil intérieur.

Quel que soit l’apparence, le décor, la couleur, quel que soit l’art ou la pensée, le temps toujours s’écoule point après point.

À chacun d’écouter, de voir, de sentir, de se nourrir, de s’arrêter tant qu’il le peut, tant que la vie le permet.

Nadine Marcon

Villeneuve-sur-Lot

27 juin 2017

Nicolas Roth

Le bruit du silence

Je manie l’appareil photo comme un outil pour révéler l’abstraction comme une forme de langage universel.

L’abstraction est lumière et couleur et véhicule les émotions au-delà de tout concept.

Dans cette exposition, certaines photographies se présenteront debout, sur leur pied, pour revendiquer leurs existences, uniques mais intégrées à la dynamique de l’univers.

Elles sont le bruit dans le silence de la Création, la manifestation visuelle de l’ être enveloppé du néant.

Un per Vox

Trio a cappella spécialisé dans les polyphonies traditionnelles du Sud de l’Europe, Un per Vox se compose de trois chanteurs issus de l’ensemble Vox Bigerri. En groupe élargi avec ces derniers, ils se déclinent également selon cette formule plus légère, un par voix, chaque voix à nu.

Du Pays Basque à la Corse en passant par la Bigorre d’où les chanteurs sont issus, le répertoire parcourt toutes les traditions de polyphonie et met en lumière leurs similitudes et leurs singularités. Ils interprètent des chants de berger, de montagne ou de campagne.

Un per Vox nous donne à entendre combien tradition et modernité se complètent et se révèlent l’une à l’autre.

C’est un voyage musical porté par la rencontre humaine, les vibrations, le contrôle du souffle et les jeux de regards.

Les membres du groupe : Olivier Capmartin, Fabrice Lapeyrère et Bastien Zaoui.

Ludivine Caillard et Romain Lopez, « Pulse »

Ludivine Caillard et Romain Lopez, « Pulse »

Le concert visuel « Pulse » ne pourra pas avoir lieu. Nous en sommes désolés. Merci pour votre compréhension.

À l’invitation du Pays d’art et d’histoire, Ludivine Caillard et Romain Lopez, artistes plasticiens, ont conçu ensemble « Pulse », une installation visuelle et sonore en résonance avec l’architecture de l’église Saint-Martin de Saint Antoine de Ficalba.

« Pulse » est composé de plusieurs éléments : un ‘écran-triptyque’, sculpture légère suspendue au milieu de la nef de l’église sert de support à une projection vidéo, tandis qu’une bande sonore est interprétée et mixée en direct.

La vidéo projetée est une série de formes lumineuses dont les couleurs et l’intensité varient, alternant des rythmes lents et rapides. Les couleurs choisies sont en correspondance avec celles des vitraux de l’église. L’effet de transparence de la projection sur la sculpture-écran reproduit les phénomènes de diffraction et de réfraction de la lumière passant à travers eux. Des fragments monochromes, détails ornementaux et entrelacs apparaissent et se dissolvent dans des mouvements de scintillement, de fondu et de ralenti, mettant en scène les relations qui unissent la lumière, la couleur et l’espace, accentuées par la vibration de la lumière sur les murs environnants de l’église.

Les sons, pulsations rythmiques et fréquences harmoniques, créent un rapport de décalage entre la vision et l’écoute, amplifient ou altèrent ces relations.

Dans un espace et une temporalité propices à la méditation, « Pulse » propose une expérience immersive, un regard sur la dimension sensorielle du ‘sacré’, basée sur des perceptions brutes et immédiates.

Légendes photos :

01 :

Ludivine Caillard, « Terrain d’entente / Common Ground »

Jardin habité, Hameau de la brousse, Sers, 2011

 

02 :

Ludivine Caillard, « Modal dancing, 2013

Villa Noailles, Hyères, 2013

 

 

03 & 04:

Ludivine Caillard, « ZONE DE DISPERSION », 2016

Arts Éphémères #8, Parc de la Maison Blanche, Marseille, 2016

 

05 : Romain Lopez, « Erosion(s) », 2011

Jardin habité, Hameau de la brousse, Sers, 2011

 

06 : Romain Lopez, Performance à Space Junk, Bayonne, 2017 (Photo David Duchon-Doris)

The Music of Strangers

Samedi 26 août
15h30 Salle des fêtes : Projection du film « The Music of Strangers » Yo-Yo Ma
Avec humour, tendresse et émotion, The Music of Strangers nous raconte l’histoire de personnes exceptionnelles de talent, d’humilité et de générosité, des musiciens prodigieux venus du monde entier et rassemblés à l’initiative de Yo-Yo Ma. Des plus grandes salles de concert européennes aux camps de réfugiés de Jordanie, des rives du Bosphore aux montagnes chinoises, ces virtuoses unissent leur art et leurs cultures et font la démonstration qu’avec des idées simples et des convictions fortes, on peut changer le monde.

Le réalisateur Morgan Neville suit le légendaire violoncelliste Yo-Yo Ma et analyse les façons dont l’art et la culture définissent et lient les personnes entre elles à travers le monde.

Il observe pour cela le travail du Silk Road Ensemble, le collectif multiculturel fondé par Yo-Yo Ma, qui rassemble plus de 50 musiciens issus des pays de la Route de la Soie à Lenox, dans le Massachusetts. Cette réunion est le résultat d’années de préparation et de travail avec des musicologues, ethnologues et anthropologues qui ont étudié les traditions musicales des pays longeant les anciennes routes de commerce.

En collaboration avec L’Utopie, Sainte-Livrade – Gratuit